Château Le Fagé

Une belle aventure familiale

Comment tout commence

Socrate a pu dire « Si tu ne t’occupes pas des affaires de la cité, d’autres moins vertueux le feront ».

Ceci pourrait être un fil d’Ariane pour suivre les familles Géraud et Gérardin dans l’aventure Château LE FAGÉ.
Au 18° siècle cette importante propriété de famille Géraud est menée par des bourgeois bergeracois protestants, instruits qui accordent de l’importance à la chose agricole et plus particulièrement viticole .La révocation de l’édit de Nantes en1685 a provoqué la fuite désordonnée de nombreux Protestants vers l’Angleterre ou l’Europe de Nord. Ces migrants vont alors monter de l’importation de vins qu’ils connaissent avec les vins de leur famille faussement catholique de fraiche date…et protestants dans l’âme.

Le port de Bergerac est en pleine activité et des Géraud sont courtiers en vins, d’autres propriétaires-vignerons très impliqués dans la modernité de la vigne et du vin. Les travaux de mise en forme des pièces de vignobles sont colossaux et les drainages ne sont pas oubliés en pleine « Côte Nord » du Coteau de Monbazillac.

Vers 1850 la Chartreuse Empire est érigée et devient l’identité de Château LE FAGÉ dont la renommée est établie pour la qualité de ses vins qui atteignent régulièrement de hauts prix. Les vins rouges Bergerac constituent alors 70% de la production et les vins blancs liquoreux de grande suavité Monbazillac 30%.
LE 3ème Empire s’écoule et la modernité se glisse partout à Bergerac mais dans les vignes se sont des hommes qui s’agitent en cette fin de 19ème siècle.
Les canons de 1914 amènent le centralien Albert Géraud au milieu de ses études vers un régiment d’artillerie.
Le lieutenant-colonel Albert Géraud quitte l’armée en 1918 et devient propriétaire viticulteur après avoir dédommagé frères et sœur. Il s’emploie de suite à faire une agriculture efficace pour produire des vins expressifs et concentrés, uniquement en Monbazillac.

La modernité s’impose et démarre en 1921 la mise en bouteilles au Château LE FAGÉ.

Ce sera le prélude à l’itinérance du couple Albert et Simone pour les grandes foires commerciales à travers la France :Paris, Lyon, Strasbourg, Marseille, Dijon, Bordeaux.
La qualité des vins et l’envie de vivre des Français assureront la réussite de cette ardeur commerciale qui verra Château LE FAGÉ tenir durant 6 mois un stand lors de l’exposition universelle de 1938.
Hélas, les canons résonnent encore et le tribut familial est lourd. Albert et Simone ont enterré leur fils Henry et leur fille Francine a épousé Maurice GERARDIN, pilote démobilisé en 1942.

L’après -guerre voit les ventes de bouteilles continuer mais l’itinérance de foires s’est arrêtée. Albert Géraud est alors Maire de Pomport, très impliqué dans la vie politique du Bergeracois et Président de l’USB RUGBY qui est alors un grand club français

Maurice GERARDIN

En 1964 Francine et son mari Maurice qui avait créé une agence immobilière de renom à Bordeaux reprennent le flambeau viticole dans une Europe Agricole qui hésite en productivisme et haute qualité.
Maurice rénove totalement les chais et replante des cépages rouges.
En 1972 leur 3ème fils François vient sur la propriété pour partager avec son père l’aventure viticole et redémarre la bouteille en 1973 et les foires commerciales en 1974 et les tournées chez les revendeurs.

François saisit de suite quelques opportunités pour faire de l’export en Europe.
La gestion est appliquée, les marges sont correctes mais l’identité des vins de Bergerac est incertaine auprès des consommateurs.
1986 voit François lancer le syndicat professionnel caves particulières -vignerons indépendants en Dordogne et son épouse Brigitte va participer souvent seule aux salons de vignerons indépendants à travers la France: Lille, Lyon, Paris, Reims, Strasbourg.

Ce mode de diffusion est intéressant auprès des consommateurs qui aiment le cycle commercial court où la qualité est l’évidence qui sort du verre.
Pas de baratin, de la qualité, du prix, des propriétés visibles, visitables et un producteur bavard sur son métier et ses doutes.
Petit à petit, François est happé par ce syndicalisme, il est secrétaire national des vignerons indépendants vers 1992 et assumera pendant trois ans la Présidence des VIF à Paris pour la fin du millénaire.

L’année 2000 et l’arrivée de Benoît GERARDIN

L’an 2000, année magique voit l’arrivée de Benoît sur la propriété où il est né, comme cela il ne risque pas se perdre…
Après quatre ans de responsable commercial pour les vins de sud-ouest dans un très important négoce de vins bordelais il rejoint notre propriété avec quelques idées pour élaborer des vins plus modernistes avec du corps et plus de finesse et parachever ses connaissances agronomiques.
2004 est la grande année d’investissement avec une rénovation quasi-totale des chais.
Maitrise des températures, pigeages pour les rouges, dépollution des toutes les eaux de nettoyage du chai dans un seul but : PLUS DE FINESSE AROMATIQUE.

Et les raisins ?
C’est toujours et encore le principal… sur 5 années, après de vastes chantiers de drainage au milieu du coteau nous avons replanté 15 hectares de vignes dédiés à de faibles rendements et toujours un travail agricole de constante application.

François Gérardin occupe durant 2 ans la présidence du conseil interprofessionnel des vins de Bergerac où l’on commence à parler du rapprochement avec les vins de Duras et d’un « espace Cyrano » dans ses murs au-dessus du Port de Bergerac.

Benoît acquiert 9 hectares de vignes dans le voisinage.
En 2012 la retraite de François est effective, celle de Brigitte approche.

Benoît est en pleine responsabilité, il a planté son décor, la famille persiste et Château LE FAGÉ illumine vos verres…